Hambourg, Montréal, San Francisco, Montevideo, Valparaiso, Busan, Yokohama, Hong Kong, Singapour, Odessa...
Pendant la pandémie de Covid en 2020-2021, puis à cause de l'invasion russe de l'Ukraine en 2022, la mondialisation s'est figée et de nombreuses destinations sont devenues impossibles. Ces lieux inatteignables ont été remplacés par Google Street View dans la fenêtre de mon ordinateur que je me suis mis à photographier avec le même dispositif qu'auparavant : appareil photo sténopé, film couleur, trépied. Les images conservent le flou de la diffraction à défaut du flou de bougé, et agrègent les artefacts propres à Google : un algorithme floute systématiquement les visages et les plaques d'immatriculation, les indications géographiques jalonnent les lieux, tandis que des glitches s'insinuent parfois dans les images. Cette manière de voyager est-elle plus vertueuse que les déplacements réels ?