Jean Claude Mouton : La lumière de
Lisbonne
Lors de mon premier séjour à Lisbonne,
j’ai visité le Musée National
d’Art Ancien, rue des Fenêtres Vertes.
J’ai commencé par les collections de peintures
européennes, parce qu’on
va naturellement vers ce qu’on connait
déjà. Je suis passé ensuite
à la
peinture portugaise, si peu connue en dehors du Portugal.
C’était
encore un terrain familier, avec les saints, les drapés, les
dorures,
l’architecture médiévale. Un peu plus
loin, c’est devenu plus intrigant
avec le département des arts de l’expansion. Cinq
siècles de navigation
autour du monde ont disséminé le Portugal
partout, dans la violence de
la colonisation, mais aussi avec la curiosité
réciproque des
civilisations qui se rencontraient. Dans ces parages, je suis
resté
stupéfait devant les paravents de l’art Nanban.
(...)
La
ville était et reste tournée vers
l’océan
distant d’une dizaine de
kilomètres. On trouve l’air du large partout. Et
la
lumière un rien
altérée par cet océan si proche, la
lumière
de Lisbonne si
particulière, le rappelle si on l’avait
oublié.
C’est cette présence si
profonde dans l’histoire de la ville que j’ai
suivie dans
mes prises de
vues réalisées de 2008 à 2016
à Lisbonne et
ses environs au moyen d’un appareil 6X9 à
sténopé chargé en film couleur. Ce
sont des images
de lenteur, chaque photo nécessitant d’installer
un
trépied, de faire une mesure de lumière, enfin de
cadrer
et d’attendre éventuellement le moment propice. Le
temps
de pose était de 2 à 10 secondes selon la
lumière
ambiante. |
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